Des pressions accrues s’exercent sur la TÉLUQ concernant un contrat octroyé à une entreprise privée, l’Institut MATCI (Management and Technological Canadian Institute) à qui la direction de la TÉLUQ a décidé de confier, en 2016, la responsabilité de 37 % de ses étudiants et étudiantes. Résultats : les tuteurs et tutrices, qui ont font partie de la structure de la TÉLUQ depuis son inauguration, sont de plus en plus nombreux à perdre leur emploi. Devant cette situation, des appels réitérés ont été lancés à la ministre Hélène David pour dénoncer cette situation. Le 19 avril dernier, la FNEEQ a déposé devant la Cour supérieure une demande d’injonction à l’encontre de l’Institut MATCI.
Cette situation inquiète beaucoup le milieu de l’enseignement universitaire qui voit la création d’un dangereux précédent dans ce recours à une entreprise privée pour assurer des tâches liées à l’enseignement. Cette situation pourrait se propager à d’autres établissements et augmenter la précarisation des enseignants contractuels, provoquer une baisse de la qualité de l’enseignement.
Pour en savoir plus sur le problème, les actions menées et la mobilisation engendrée par la situation à la TÉLUQ, voici une revue des articles parus dans différents médias :
- La FNEEQ-CSN devant les tribunaux, 23 avril 2018
- Nancy Turgeon et Gabriel Nadeau-Dubois à l’Assemblée nationale, 19 avril 2018.
- Communiqué : « La ministre mandate le ministère pour vérifier la conformité de l’Institut MATCI », 19 avril 2018.
« La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Condition féminine, Mme Hélène David, mandate l’équipe des enquêtes ministérielles et réseaux du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur pour vérifier le respect de la loi sur les établissements d’enseignement de niveau universitaire. »
- « La TÉLUQ fera preuve de transparence », Frédéric Moreau, Le Soleil, 19 avril 2018.
« Le souhait de la ministre de l’Enseignement supérieur, Hélène David, et du député de Gouin, Gabriel Nadeau-Dubois sera exaucé, puisque la TÉLUQ entend rendre publique une partie du contrat qui la lie à l’Institut MATCI ».
Le problème
- « Conflit de travail à la TÉLUQ. Prélude de e-campus? », Ricardo Penafiel, À Babord!, no 74, avril-mai 2018.
« Pourtant, dans une attitude cyniquement anti-syndicale, la direction de la TÉLUQ a décidé, en septembre 2016, de sous-traiter l’encadrement de plusieurs de ses programmes à l’Institut MATCI (Management and Technological Canadian Institute), laissant sans emploi 20 % des tuteurs et des tutrices. Cette sous-traitance d’un enseignement universitaire (subventionné par des fonds publics) à une entreprise privée à but lucratif (sans permis d’enseignement du ministère de l’Enseignement supérieur !) affecte plus du tiers des étudiant·e·s de la TÉLUQ, au nom de la « compétitivité ».
- « L’Université TÉLUQ : un changement bien mal parti », Huffington Post, 17 avril 2018.
En fait, le changement du modèle d’encadrement de la TÉLUQ trouve plutôt sa source dans la nouvelle convention collective des professeurs signée en mai 2017, où figurent toutes les nouvelles règles du jeu. Adoptées par le conseil d’administration lors d’une réunion secrète en vidéoconférence, ses justifications demeurent inconnues et le directeur général a refusé à plusieurs reprises de s’en expliquer.
« Rien ne va plus à la TÉLUQ. Face à l’intransigeance de leur employeur, les membres du Syndicat des tuteurs et des tutrices de la Télé-université (STTTU) ont pris la décision d’exercer tous les moyens de pression nécessaires, incluant la grève, pour préserver leur emploi.
Des appuis nombreux aux tuteurs et tutrices de la TÉLUQ
- Les chargés de cours à la défense des enseignants de l’université TÉLUQ, Le Soleil, 29 avril 2018.
« Les syndicats de chargées et chargés de cours de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) tiennent à réagir face aux récents propos de l’Université TÉLUQ, selon laquelle, au sein de cette institution, ce sont les professeurs qui évaluent les étudiants, les personnes tutrices n’étant pas des enseignants. Nous, chargés de cours, reconnaissons nos collègues tuteurs et tutrices pour leur travail d’enseignant au même titre que nous et il est erroné d’attribuer aux professeurs ce rôle historiquement joué par les tuteurs et tutrices, comme le rappelle Patrick Guillemet ».
- « Sous-traitance à la TÉLUQ : la FAEUQEP dénonce cette ouverture à la privatisation ».-Communiqué, 18 avril 2018.
« MONTRÉAL, le 18 avril 2018 /CNW Telbec/ – Face à la décision récente de la TÉLUQ de confier en sous-traitance à la firme MATCI l’encadrement pédagogique de ses étudiantes et de ses étudiants, la Fédération des associations étudiantes universitaires québécoises en éducation permanente (FAEUQEP) désire ajouter sa voix à celles des nombreux autres acteurs de la communauté universitaire qui s’inquiètent d’une telle pratique. »
- « Privatisation partielle de l’université TÉLUQ- Des milliers de signatures pour appuyer les tuteurs et les tutrices » -Communiqué, 13 avril 2018.
« Alors que l’administration de l’Université TÉLUQ persiste dans l’opération de mises à pied de la presque totalité de ses tuteurs et tutrices, des représentant.es de toutes les universités québécoises sont venus appuyer ce midi le Syndicat des tuteurs et des tutrices de la Télé-université-CSN (STTTU) »
- Vidéo de la manifestation du 13 avril 2018 devant le siège social de la TÉLUQ
- « Sous-traitance de l’enseignement à l’Université TÉLUQ – La ministre Hélène David doit intervenir », 15 mars 2018.
« Des manifestantes et manifestants réunis ce midi devant les bureaux de la rue Fullum du ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche demandent à la ministre Hélène David d’intervenir auprès de l’Université TÉLUQ pour contrer la restructuration entreprise par la direction de l’établissement »
- Manifestation devant le siège social de la TÉLUQ à Québec, 7 décembre 2017 : « Université TÉLUQ – Menacés de mises à pied massives, les tuteurs et les tutrices manifestent »
« Inquiets de l’avenir de l’Université TÉLUQ alors que celle-ci est en pleine restructuration et menace d’effectuer des mises à pied massives, les tuteurs et les tutrices, manifestent aujourd’hui devant le siège social de l’université. »