L’Assemblée générale du CCCQCA du 28 avril 2021 s’est tenue en mode hybride. La réunion a débuté avec l’annonce du départ du président de la CSN, Jacques Létourneau. Étant donné qu’il briguera un poste de nature politique, Caroline Senneville, 1re vice-présidente de la CSN, agira dorénavant comme porte-parole de l’organisation. Le trésorier a ensuite présenté les états financiers, dont la réception fut très favorable. Le comité de surveillance des finances a aussi déposé un rapport très favorable sur ces états financiers.
La partie la plus importante de l’assemblée fut sans contredit l’exposé, en trois parties, de Guillaume Hébert, de l’IRIS, intitulé Comment planifier l’après-COVID? : Un choix entre l’austérité ou la résilience ! En première partie de sa présentation, M. Hébert a dressé un portrait de l’état des finances publiques, démontrant que la dette québécoise est stable en termes de pourcentage du PIB. Dans le même ordre d’idées, si la dette canadienne a globalement augmenté, elle reste encore la plus basse des pays du G-7 par rapport au PIB, et cela dans un contexte de bas taux d’intérêt, qui maintient le service de la dette à des niveaux comparables à ceux d’avant la pandémie.
En deuxième partie, M. Hébert a abordé les conséquences des politiques publiques néolibérales mises en place depuis les années 1980, politiques qui ont occasionné des coupes importantes dans les services publics (santé, éducation, services sociaux). Ces conséquences sont notamment: la croissance des inégalités de revenus, avec la stagnation du pouvoir d’achat de la majorité de la population; la croissance de l’endettement des ménages en raison de revenus insuffisants; la dégradation de la qualité de vie (précarité, pression au travail, charge de travail, problèmes de santé psychologique). Cela nous a conduits à une crise des services publics et à des inégalités qui minent la légitimité démocratique et polarisent la scène politique, notamment par la montée des mouvements populistes.
En troisième partie, M. Hébert a présenté un plaidoyer en faveur de choix de politiques publiques en deux volets qui bénéficieraient à l’ensemble de la population. D’un côté, l’adoption d’un nouveau cadre budgétaire et fiscal permettant l’amélioration des services et des transferts à la population, une fiscalité plus progressive et une redistribution de la richesse. D’un autre côté, un nouveau maillage économique comprenant une extension des activités publiques (et non marchandes) par des investissements collectifs, une planification démocratique (avec la participation des acteurs sociaux) et une transformation vers une économie plus respectueuse de l’environnement. Tout cela dans le but de progresser vers une société plus juste et une économie soutenable.
Lors de la période de questions, il a été souligné que les syndicats ont un rôle à jouer pour expliquer à la population que les politiques néolibérales — dont l’affaiblissement des services publics qu’elles ont engendrées —, ont été réalisées au profit d’une petite minorité et qu’il est grand temps de revenir à des politiques bénéficiant à toute la population.
Finalement, l’AG s’est terminée avec l’élection de quatre représentantes à la vie régionale (RVR) pour les régions de la Côte-du-Sud et Lévis-Lotbinière, des Appalaches, la région métropolitaine de Québec et la région administrative de la Capitale-Nationale.
Guy Dorval
Vice-président aux relations intersyndicales
Nicolas Saucier
Secrétaire général