Négociation des chargées et chargés de l’Outaouais : état des lieux

Légende : Marie-Josée Bourget, au centre, entourée des représentants syndicaux de chargées et chargés de cours de la FNEEQ. À sa droite : Christine Gauthier, présidente du SCCCUL. Conference de presse chargés de cours  Photo : Simon Séguin-Bertrand

Le 15 janvier 2018, la présidente du Syndicat des chargées et chargé de cours de l’Université du Québec en Outaouais (SCCC-UQO) s’adressait à ses membres en leur expliquant la situation à la table de négociation. Extrait de sa lettre qui souligne des problèmes répandus aussi dans d’autres universités :

« Les trois principaux points d’achoppement sont :

– le salaire
– les exigences de qualification pour l’enseignement (EQE) (nos PECC)
– l’évaluation de l’enseignement

Pour le salaire, en 1999, l’étude de l’Institut de la statistique du Québec démontrait que les professeurs gagnaient 10 000 $ pour leur tâche d’enseignement. Près de 20 ans plus tard, nous n’y sommes pas encore arrivés. Nous sommes à 7,5 % d’augmentation salariale sur trois ans, et l’Employeur nous offre 3,75 % sur cinq ans avec les paramètres du secteur gouvernemental (PSG) dont une situation encore inconnue à ce jour pour les deux dernières années.

En ce qui a trait aux EQE, il y a des départements qui profitent des modifications de programmes pour changer les EQE. Ces nouvelles EQE nuisent souvent aux plus anciennes personnes. Pour nous, cela ressemble à de l’âgisme. Les profs ne perdent jamais leurs compétences à enseigner. Pourquoi est-ce différent pour nous? Dans plusieurs départements, les profs eux-mêmes ne satisferaient pas aux EQE.

Quant à l’évaluation de l’enseignement, la situation se détériore. Alors qu’elle devrait être « … avant tout un mécanisme formatif permettant à l’Université et aux personnes chargées de cours de s’assurer de la qualité de l’enseignement donné. » comme le stipule la clause 13.01 de notre Convention collective, elle sert à nous réprimander et même à nous congédier dans certains cas.

[…] Par ailleurs, l’UQO dit haut et fort que nous avons l’une des meilleures conventions collectives au Québec. Je dirais plutôt que nous en avons l’une des moins mauvaises. Nous avons dû faire une grève pour avoir de telles conditions, ce que la plupart des autres syndicats n’ont pas eu à faire. Avec notre précarité liée aux EQE, à l’évaluation de l’enseignement, à nos contrats de trimestre en trimestre, nous sommes loin d’avoir les privilèges que nous devrions avoir en lien avec le fait que nous enseignons près de 70 % de 1er cycle, près de 30 % des cours de 2e cycle et près de 10 % des cours de 3e cycle.

[…] Nous devons toutes et tous avoir des conditions de travail qui nous permettront de faire grandir l’UQO : le personnel de soutien, les étudiantes et étudiants salariés, les professionnelles et professionnels, les professeures et professeurs ainsi que nous.

Rappelez-vous que l’union fait notre force! »

Marie-Josée Bourget
Présidente

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