…. notre lien d’emploi a beaucoup varié dans le temps ?

Le lien d’emploi des chargées et chargés de cours de l’Université Laval a une histoire plutôt élastique. D’abord inexistant, avant la syndicalisation, il a été fixé à une durée de 36 mois avec la première convention collective (1988-1990), puis réduit à 24 mois en 1991 après la signature de la seconde convention collective. Sa durée a ensuite été revue à la hausse à l’automne 1995 et reportée à 36 mois après que des représentations du SCCCUL aient été faites au Vice-rectorat aux ressources humaines (VRRH) par un « comité d’étude sur le pointage pour activité syndicale ». Ce comité avait été mis sur pied à la suite d’une recommandation de l’assemblée générale qui souhaitait encourager la participation aux instances syndicales. Dans ce but, le comité avait demandé « d’accorder 0.2 points par session aux membres du conseil exécutif, du conseil syndical, du comité des relations du travail et autres élus syndicaux ». Contre toute attente, la réponse du VRRH fut de proposer une prolongation de 12 mois du lien d’emploi pour tous les chargés et chargées de cours, une proposition entérinée à l’unanimité lors d’une assemblée générale tenue en novembre 1995. La durée du lien d’emploi n’avait pas bougé depuis cette date jusqu’au moment de la signature de la sixième convention collective en 2019, où il a été prolongé à 48 mois pour les chargées et chargés de cours ayant acquis 30 points d’ancienneté et demeurant à 36 mois pour ceux et celles ayant moins de 30 points.

La durée du lien d’emploi est capitale pour notre accès à l’emploi et plusieurs syndicats de chargés de cours ont salué notre avancée à ce chapitre. Les motivations actuelles en faveur d’un lien d’emploi plus long sont les mêmes qu’en 1995, c’est-à-dire atténuer les effets de l’offre variable de cours et pérenniser autant que possible la possibilité d’enseigner. En 1995, on avait noté que, dans les années précédentes, plus de 300 chargés de cours avaient perdu leur lien d’emploi après que celui-ci ait été réduit à 24 mois. « Bien sûr, ça ne garantit pas de travail. Mais au moins ça permet de laisser passer la tempête en attendant des jours meilleurs » avait déclaré Daniel Loupret, l’instigateur du comité d’étude sur le pointage (Expresso, vol.1, no 6, novembre 1995).

Voilà aussi pourquoi la question de notre lien d’emploi fut renégociée lors de la dernière période de négociation, surtout après l’expérience de la longue période d’austérité vécue par les universités, qui a affecté le nombre de charges de cours.

Anne Beauchemin
Vice-présidente aux communications

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